Economie,  Espagne

Explosion de la vente en ligne pour Inditex

 

Inditex, la maison mère des magasins Zara, renoue avec les bénéfices au second trimestre 2020 grâce à une explosion de ses ventes en ligne.

L’empire espagnol du prêt-à-porter Inditex a déjà presque oublié les 409 millions d’euros de pertes enregistrées au premier trimestre 2020. Lors de la publication de ses résultats, le groupe espagnol annonçait un bénéfice net de 214 millions euros au second trimestre 2020 et ceci alors que 87% de ses boutiques étaient fermées en mai dernier.

Boutique de Zara

Envol des ventes en ligne

Si les mesures de confinement adoptées dans différents pays pour endiguer la propagation du coronavirus ont affecté le groupe d’Amancio Ortega, l’entreprise ibérique a su tirer son épingle du jeu grâce à ses ventes en ligne qui ont littéralement explosé. Au premier semestre 2020, celles-ci ont augmenté de 74% par rapport à la même période en 2019.

Selon un communiqué, le groupe a même enregistré « un million de commandes en une journée ». Ces chiffres révèlent que sa stratégie d’investissements pour « une transformation digitale durable et intégrée » est en train de porter ses fruits. Ces sept dernières années, Inditex a ainsi investi plus de 10 milliards d’euros dans les initiatives destinées à renforcer ses outils digitaux, dont sa plateforme de ventes en ligne. Lors de son Assemblée Générale annuelle qui s’est tenue en juillet 2020, le groupe déclarait qu’il allait poursuivre sa transformation avec un investissement chiffré à 2,7 milliards d’euros.

 

Boutique de Zara

 

Des boutiques plus modernes et plus grandes

Malgré la pandémie, le groupe a également poursuivi son expansion notamment à Moscou, Paris, Madrid, Berlin, New Dehli, Lisbonne et Amsterdam. Mais si le géant de la mode compte fermer parallèlement entre 1000 et 1200 petites boutiques, le groupe s’est lancé depuis 2012 dans un processus d’optimisation de ses points de vente en misant sur des boutiques plus grandes dotées des dernières technologies d’achat.

 

L’enseigne de vêtements Zara fait partie du groupe Inditex

Envolée spectaculaire

En quelques années, le géant ibérique a connu en bourse une envolée spectaculaire. L’entreprise, née à La Coruña en Galice, s’est ainsi hissée en tête de peloton de l’indice boursier ibérique, l’IBEX35. En 2015, l’empire du textile annonçait avoir franchi le seuil des 100 milliards d’euros de capitalisation boursière, un record que seuls quelques 80 groupes mondiaux ont réussi à battre jusqu’à maintenant. Début 2020, la société continuait à maintenir cette position affichant une valeur boursière estimée à 98 milliards d’euros.

Le sixième homme le plus riche de la planète

Une évolution, qui n’est pas sans avoir d’impact sur la fortune d’Amancio Ortega. Considéré selon Forbes comme le sixième homme le plus riche de la planète, il est propriétaire d’un peu moins de 60% du capital de la compagnie qu’il a fondée à La Coruña. Dans toute la péninsule, seules deux compagnies étaient parvenues à dépasser la barre des 100 milliards : en 2007, l’opérateur Telefónica et en avril 2015, le groupe Banco Santander, commente Adrían Poyo, analyste de XTB. Un record, qui selon lui, permet au géant du prêt à porter de « consolider son leadership au sein de l’indice boursier ibérique, l’IBEX 35 ».

Contre vents et marées

Vitrine de la marque de vêtements Zara

Pour Ivan San Felix, analyste chez Renta 4,  «une importante expansion internationale», «une bonne maîtrise des coûts et de la logistique», «une irruption sur le marché en ligne», «une réponse rapide à la demande des consommateurs, un temps de fabrication et une livraison express» expliquent l’incroyable essor du géant fondé en 1975 par le galicien Amancio Ortega.

Présent dans le monde entier, avec un réseau de 7337 boutiques dans 96 pays et plusieurs enseignes, le groupe n’a pas souffert de la crise traversée par son pays en 2008. Avec «la faiblesse de l’euro » et la reprise des affaires en Espagne, où le géant possède «20% de ses magasins», Inditex avait à l’époque bien réussi à tirer son épingle du jeu, souligne Ivan San Felix.

Qu’il neige ou qu’il vente, l’empire espagnol de la mode maintient son cap et continue d’afficher une santé insolente.

 

 

Publication: 19 octobre 2020

Voir les résultats d’Inditex au second trimestre 2020