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« Républicain de coeur »


Nacho Blanes est républicain de coeur. Il réclame une “justice historique” en laissant les espagnols décider entre monarchie et république

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Nacho Blanes vit à Leganes, une banlieue populaire tranquille, “traditionnellement ouvrière et républicaine”, située dans le sud de Madrid. Pour ce professeur d’anglais, militant politique, être républicain signifie être de gauche. Il admet pourtant que certains partisans de la gauche soutiennent aussi la monarchie. 

Justice historique

Ce passionné d’histoire, auteur de documentaires et ouvrages sur la Seconde République espagnole, affirme qu’il est “républicain pour une question de justice historique et familiale”. Sa référence: son grand-oncle républicain, ancien maire d’un petit village andalou près de Cordoue. “En 1936, il a été assassiné par les franquistes pour ses convictions politiques”, raconte-t-il. Ce drame familial, Nacho ne l’a pas oublié. Après 40 ans de dictature et d’oppression, Nacho ne comprend pas qu’on ne puisse pas revenir à la République et estime que “l’Espagne n’est pas un pays mûr démocratiquement parlant”. 

 

Référendum de 1978


Il explique qu’au moment du référendum de 1978, les espagnols n’ont pas eu vraiment le choix: “soit ils acceptaient la monarchie soient ils continuaient avec la dictature”. “Le référendum de 1978 portait sur un paquet de mesures qui comprenaient l’établissement d’une monarchie constitutionnelle. Il n’y avait pas vraiment d’alternatives. Et puis, tous les partis opposés à la monarchie n’ont pas été légalisés”, souligne-t-il. Selon Nacho, “il n’y a pas eu vraiment de rupture”. 

Pour lui, le roi Juan Carlos est “illégitime. “Il a été imposé par un dictateur”, le général Franco, “qui l’a éduqué depuis l’âge de 10 ans”. “Faute de descendants, Franco considérait Juan Carlos comme son fils”. 

Il pense qu’aujourd’hui qu’il serait sain de demander aux espagnols s’ils souhaitent continuer avec la monarchie ou instaurer une République. “La République a plus que jamais tout son sens. C’est le moment d’exiger la démocratie”, conclut-il. 





Pour en savoir plus, lire: Les espagnols divisés sur la question de la Monarchie – Juin 2014